Hey mon mignon ! ;) [pv Kaemon]

Qui a dit que trouver un titre c'était facile ?

Encore un autre homme que j'avais jeté et qui n'avait pas compris. Pourquoi ne veulent t- ils pas se résoudre qu'ils ne sont rien pour moi ? Mais juste un moment de plaisir ? Pourquoi certains s'accrochent ils ? Franchement, cela faisait déjà un moment que j'avais arrêté de les comprendre.
Ce matin, j'avais donc enfilé mes vêtements avec discrétion, espérant ne pas être surprise. Sauf que bien évidemment ça avait raté.

"Où vas - tu ? " me demanda l'inconnu d'une nuit.

Je finissais de m'habiller et prenant le temps de me recoiffer un chouilla, je lui répondis simplement :

"En revoir...( Comment déjà ? )Frank...?"
Je crois bien que c'était son prénom et comme il ne me corrigea pas j'en conclut que je ne m'étais pas trompée. Je franchissais la porte quand Frank me rattrapa par le bras, les filles adorent ça normalement, mais moi ça m'exaspérait plus qu'autre chose.

"Attends.." dit-il.

Je me retourna vers lui et d'une mine exaspérée, je lui répondis :

"Attendre quoi ? C'est fini Frank, merci pour cette nuit, je passe à autre chose maintenant, tu vois ? "

Sauf qu'il n'avait pas l'air de bien voir, le pauvre... J'avais vraiment mal choisi cette fois-ci. Un mec collant et romantique, c'était bien ma veine !
Je me détacha un peu brusquement de sa main et alors que j'avançais dans la rue, il continua à me suivre. Nan mais je rêve ? C'est bien la première fois que ça me fait ce coup là ! D'habitude les mecs comprennent même s'ils s'attendent à ce que ce soit plutôt eux qui lâchent la fille. J'accéléra le pas et tourna dans une petite rue aux pavés. Frank fit de même et se retrouva à mon niveau. Il me plaqua alors contre le mur. La ruelle était silencieuse, personne ne passait par là. Je ne le connaissais pas comme ça...En même temps c'était normale, puisque je ne le connaissais pas du tout. Il se montra agressif, loin du petit amoureux que je croyais.

"On ne part pas comme ça de chez moi, c'est moi qui décide et pour le moment je n'ai pas donné mon accord."

Je ne compris d'abord pas le sens de ses paroles et tout d'un coup sans crier garde, j'explosa de rire. Il était sérieux là ?

"Ok mon mignon, qu'on se mette d'accord, je ne t'appartiens pas et d'ailleurs à personne, alors tu vas te retirer de mon espace vitale et me laisser respirer ok ?"

Mais il n'avait pas l'air d'accord. D'ailleurs sont canif le prouvait. Ok, il voulait jouer à se jeu là le p'tit chou ? Je souris d'un sourire provoquant.

"Excuse moi mon minet, mais je commence à me battre qu'après mon café!"

Je lui donna alors un grand coup de pied dans "ses bijoux de famille" fit un tour sur moi même et alors qu'il commençait à m'arracher les cheveux tout en se pliant de douleur, je lui plaqua sa main derrière son dos et finis par un grand coup de pied au c*p qui le propulsa direct dans les poubelles.
*Hum, jolie coup ma belle !*

Des égratignures un peu sur le visage, les cheveux décoiffés et les vêtements pliés, ça aurait pu être pire ...J'essayais de me remettre un peu en place, mais pour l'instant ce qu'il me fallait c'était un café !
Je tourna dans l'avenue suivante et après quelques rues plus loin, je me retrouva dans un espace animée. Je chercha un endroit calme et m'installa à une terrasse où je fus servit. Je fouilla dans mon sac et me remit du rouge à lèvre, j'arrangea quelques peux mes cheveux bouclés ainsi que mes extensions que j'avais fait exprès mettre pour séduire justement le malade au canif.
Une fois remontée en dose de caféine , je quitta le café et continua ma route jusqu'à ce qu'un autre incident arrive...Décidément, ce n'était vraiment pas ma journée !

Une Charogne

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Je laissai tomber le corps et disparaissais dans la nature, une fois de plus. Sans remords, sans tristesse. Juste une faim apaisée. Ainsi qu'une vie discrètement mais sauvagement enlevée. Personne ne saurait au juste qui avait fait ça ; c'était seulement la victime d'un démon.
Plus loin, je me transformai en humain et retrouvai, par conséquent,

mon vrai caractère.

Mon Dieu qu'ai-je fait. Est-ce égoïste, dis-moi, de se nourrir parce que l'on a faim ? Seigneur, je sais que je n'ai jamais été un vrai croyant jusqu'à aujourd'hui mais puis-je me rattraper en trouvant une église et en priant ? Tout ce malheur qui fond sur moi, toute cette haine, cette faim, cette démosité... J'ai besoin de quelqu'un et Tu es le seul à pouvoir m'aider. Seigneur attendez-moi et pardonnez-moi.

Il fallait que j'y aille. Lui pourra m'aider. La Science était reine, la Croyance était Matrone. Elles m'aideront, Dieu et le Professeur m'aideront. J'y avais déjà réfléchi, ça pouvait marcher. Ça marcherait.
Tête baissée, épaules voutées, capuche devant le seul œil qu'il me reste, mains dans les poches j'avançai le plus vite possible entre les piétons, maudissant toute cette foule. J'aurais pu aller ailleurs, mais c'était ici qu'était le Professeur. Il pourra m'aider à vaincre ce mal qui m'emprisonnait, le reste c'était au Seigneur d'en décider. La Science avait toujours prouvé que Dieu n'existait pas, mais les Hommes avaient besoin de croire en quelque chose, de penser qu'ils n'étaient pas seuls, de mettre un nom derrière les évènements étrange. Dieu n'était pas content, alors Dieu fit se réveiller le volcan. J'avais toujours pensé que Dieu n'était qu'une invention, des sottises, que la Science avait raison et qu'elle aurait toujours raison. Peut-être était-ce vrai, mais aujourd'hui je croyais dur comme fer à Dieu. Seigneur pardonne moi, Seigneur aide-moi.

On me bouscula, me sortant de mes pensées. Toute cette foule, ce n'était pas bon pour moi, pour mon côté démon. Je venais de me nourrir - dieu que je n'aime pas ce terme - alors ça devrait aller. Mais tout ce monde qui m’oppressait, qui se serrait contre moi...
J'accélérai le pas et fonçai dans une personne. Je m'excusai piteusement et, sur le point de partir, me rendis compte qu'elle pourrait peut-être m'aider, moi qui ne connaissait pas le coin. Je levai les yeux vers une jeune femme brune qui n'avait pas l'air très contente.

– Excusez-moi, heum. Est-ce que vous sauriez où je pourrais trouver une église s'il vous plait, Madame ?

Kaemon & Charlotte

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
À cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Une Charogne
► Baudelaire

CODE BY AMIANTE

Wanted

Je n'étais pas vraiment d'humeur et puis cette question était absurde d'ailleurs. Où trouver une église ? Qu'est ce que j'en savais moi ? Je n'étais absolument pas croyante et puis c'était le cadet de mes soucis. Je leva un sourcil interrogateur. Il avait vraiment mal choisit la personne ce garçon. Je ne prie même pas la peine de le détailler, je vous dit je n'étais pas d'humeur ! Bon, fallait bien que je réponde car son regard insistant bah...ce fut de plus en plus insistant justement !

-Oui bien sûr ! Continue tout droit, tourne à gauche puis à droite à la prochaine, continue tout droit et tu y es mon coco ! Allez, bye et me remercie pas !

Je pouffa intérieurement. Je fus curieuse de savoir où il allait se retrouver étant donné que j'avais donné ce chemin complètement au hasard ! Je continua à marcher et à flâner dans les rues de mon cher Londres. Je jetais des regards aux commerçants sans grand intérêt. Je continua comme ça pendant un certain temps jusqu'à chez moi, un petit immeuble fort sympathique. Le temps que je trouve mes clés il aurait put neiger ! Enfin, rien ne sert de se presser hein ! Il fallait absolument que je prenne une douche où j'allais me sentir mal à l'aise tout la journée. J'en profita d'ailleurs pour me laver les cheveux. Je resta un long moment sous l'eau chaude m'enveloppant dans un demi sommeil. Je décida finalement de me bouger, chercha des vêtements à me mettre et m'installa avec un grand "boum" dans le fauteuil le plus proche . Drôle de matinée, maintenant fallait savoir comment serait l'après midi. Je m'endormie une bonne heure, puis une fois réveillée, je me mis debout d'un seul pied et décidait de sortir un peu prendre l'air, de toute manière j'avais des courses à faire si je voulais pas mourir de faim dans mon appartement. Je marcha encore un long moment quand je vis de loin le jeune homme de tout à l'heure.
*merde !*
Je suis maudite où quoi ? Bon, cela ne servait à rien de se cacher, je n'avais qu'à essayer de me fondre dans la masse et de cette manière je passerai inaperçu ! Ce que je fis...sans grand succès !

Continuer tout droit, tourner à gauche puis à droite, continuer tout droit et j'y suis... pas. J'arrivais dans une rue peuplée d'immeubles d'habitations d'un côté, de magasins de l'autre. Mais pas d'église. Qu'est-ce que c'était que ce bazar ? Je fis demi-tour et tenta vainement de refaire le chemin en sens inverse. Tout ceci pour me perdre encore plus. Ainsi donc, la femme m'avait donné un itinéraire bidon ? Gentil, merci. Pourtant, j'étais très sérieux lorsque je parlais de trouver une église. C'était important.
De longues minutes s'écoulaient sans que je ne retrouve ni la femme de tout à l'heure, ni l'endroit où je l'avais rencontré et encore moins de cathédrale. Je finis par déranger une autre personne ; j'avais vraiment besoin de ce temple aujourd'hui. Cette fois-ci, l'homme que j'avais interpellé me donna la bonne adresse et une dizaine de minutes plus tard, j'entrai dans le lieu de culte. Il y faisait frais et sombre et il n'y avait pas un chat. Parfait. Ne sachant pas vraiment comment faire, je m'avançai dans l'allée centrale et m'agenouillai près d'un petit banc. Je posai mes coudes dessus, et joignais mes mains, comme je l'avais de temps en temps vu à la télévision. Une fois là, eh bien... Je ne savais pas quoi faire d'autre. Que dire ? Je ne connaissais aucune prière, rien de très officiel. Mais j'étais venu pour parler, alors autant parler maintenant. Au hasard, je me lançai, comme dans mes pensées :

– Seigneur, je... J'ai besoin d'aide. Je sais que je n'ai pas été très croyant jusqu'à aujourd'hui et j'espère que tu me pardonneras cela. Je crains avoir besoin de ton aide, alors si tu pouvais... me filer un coup de pouce. Ce serait gentil.

Le début était bien. La fin était carrément nulle. Je parlai en approximatif, alors que le langage soutenu était celui le plus utilisé dans les églises, non ? Ou en tout cas, le meilleur pour s'adresser à Dieu. Entendant des bruits derrière moi, je me relevai aussitôt et me retournai. Un prêtre était là, à quelques pas de moi. Il me regardait en souriant, nullement dérangé par ce que je venais de dire.

– Si vous avez besoin d'aide, mon Fils, je...

– Non, ça ira, merci mon Père.

Sur ces mots, je passai à son côté et sortis à l'air libre. Je crois qu'il avait essayé de me retenir par le bras mais j'avais été assez rapide pour ne pas m'arrêter. Pas besoin de me faire interroger par un curé et de risquer sa vie – et la mienne. Une fois dehors, je errai sans but précis dans la rue, repensant à cette église et cette femme. Elle ne pouvait pas comprendre. Elle avait l'air normale, une 'Madame Tout le Monde'. Peut-être même s'ennuyait-elle de sa vie. Tandis que moi, je me maudissais. Moi et mon existence. Et moi et mon autre moi.

J'arrivais maintenant dans une partie de la ville légèrement plus peuplée que les abords de l'église, mais moins cependant que le lieu où j'avais rencontré la fille aux cheveux bouclés. À ce propos-ci, je crus l'apercevoir dans la foule. Hâtant le pas, je me hissai autant que je le pouvais sur la pointe de mes chaussures pour voir au-dessus des têtes. Elle avait disparu. Non, attendez, là ! Elle était bien là, la même femme qu'il y a une ou deux heures. Et elle m'évitait, assurément.
Je lui courais presque après, maintenant et lorsque je l’eus rattrapé et retourné vers moi, je parlai d'un ton de reproche.

– Pourquoi m'avoir dit n'importe quoi pour l'église ?

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